Viens tout contre moi,

te blottir entre mes bras déjà lourds de ce qu’il leur faut porter,

de chagrins, d’égo, de solitude, de rêves abandonnés.

Viens tout contre moi,

battre le rythme de mon vieux coeur fatigué par les ans,

d’avoir tapé si fort, si fort, en pensant à toi, en rêvant de toi, en te dessinant.

Viens tout contre moi, 

respirer l’odeur de mon cou ridé par le temps

là où chaque souci, chaque inquiétude, s’est imprimé dans ma chair.

Viens tout contre moi,

regarde moi dans les yeux, toujours  pétillants,

regarde moi dans les yeux, pour y voir mon Ame…

Elle est restée la même, 

avec des envies de liberté, de souffles passionnés, d’amour éternel.

Viens tout contre moi,

serre-moi, serre-moi jusqu’à l’Ame.

Fais vibrer ce corps abimé

du plaisir de ta peau, de caresses savantes,

de tes doigts dans mes cheveux de neige.

Fais résonner encore une fois 

cette jeunesse en sommeil,

qui ne demande qu’à jaillir.

Fais moi frémir,

de tes doigts sur ma nuque,

de ton souffle chaud contre mon épaule,

d’un baiser mutin.

Viens, viens tout contre moi,

tu ne verras plus mes rides,

je ne verrais plus

le gris de tes cheveux,

il n’y aura que Toi et Moi,

comme au premier jour,

maladroits, tendres, précis, conquérants, ivres,

et …amoureux, toujours.

Amoureux.

 

Parce que l’amour, mais aussi le désir n’ont pas d’âge, pas de couleur, pas de territoire autre que ce corps offert en partage…Parce que mes grands-parents, plus de 80 ans chacun, s’aime encore, avec la même fougue adolescente de leur début, mêlée à cette maturité, cette profonde connaissance l’un de l’autre…Parce que c’est beau, c’est plein d’espoir, et parce que, lorsque je les vois ainsi, aussi amoureux, aussi passionnés, je me dis que le Temps peut bien rider mes yeux, neiger sur mes cheveux, me maltraiter parfois, il n’atteindra jamais ni mon coeur, ni mon âme, tant qu’ils seront pleins d’Amour.