Il

Il a ce goût exotique des îles lointaines,

celles du bout du monde,

où les navires en déroute s’échouent,

où les plages sont parfaites de sable blanc et de lagon transparent.

Il a cette couleur si chère à mon coeur,

de soleil présent dans son sang,

d’ailleurs, de guerres et d’invasions,

et de ce métissage figé à un instant…

Il a cet attrait fascinant que l’on éprouve 

pour les choses inaccessibles,

comme un goût de rêve sur ma bouche

et une esquisse de mot dans mon coeur.

Même son nom, gardé secret,

évoque les cotes lointaines d’un pays différent du mien

et où, pourtant, l’on rit et aime comme chez moi,

comme sur ce bout de sol où je suis née.

Il évoque pour moi les voyageurs au long cours,

jamais vraiment posé quelque part,

par peur de s’y perdre peut-être,

mais qui toujours retourne à leur point de départ,

comme un port d’attache,

où l’on vient méditer.

Il a ces rêves qui prennent forme,

et qui symbolisent ce que je n’aie pas.

Il a un coeur doux et patient,

un de ces coeurs que l’on croise et n’oublie jamais.

Oui dans mes rêves parfois, 

c’est dans son coeur qu’il m’emporte,

et me dépose délicatement,

comme on le fait d’une rose

qu’on aurait peur d’abimer.

Il est celui que j’imagine, et celui que je rêve,

et celui que je ne connais pas.

Il a les qualités que je lui prêtent

et les défauts que j’ignore.

Il est mon île lointaine à moi,

mon petit paradis sur terre,

un petit bout d’âme pour apaiser mes craintes,

en lui repose beaucoup de mes espoirs,

il me donne à rêver, sans même le savoir,

sans l’avoir cherché.

Il est cette rencontre d’un jour ordinaire…

Il est cette silhouette sans visage,

Mon « il » idéalisé,

mon port d’attache qui m’aide à me trouver.

Lettre à mon fils

Hier, tu as eu un an. Un an passé, le temps de fermer les yeux, une seconde presque….

Il me reste de cette année écoulée comme un surprenant mélange, de ta présence, et de ton inconcevable absence désormais. Tu as su te faire une belle place, avec tes petits sourires, tes larmes, tes chagrins, tes premières fois, tes bras qui se tendent vers moi, tes « maman ».

Comment mettre des mots sur ces sentiments  qui me bouleversent si profondément ? J’aimerais tant savoir te mettre en garde, te protéger des coups, des blessures et des douleurs qui jalonneront inévitablement ton chemin. Mon coeur de maman souffre au moindre de tes pleurs, mes bras de maman voudraient pouvoir te serrer toute ma vie, mon coeur de maman voudrait te rendre fière de moi, ma plume de maman voudrait toujours trouver les mots justes pour te réconforter.

Un an passé, le temps d’une respiration, à peine le temps d’un baiser déposé…

Il me reste de cette année écoulée tant de blessures, de douleurs,presque le deuil de moi même dans ce que je fus et que je ne serais plus. Cette année de ta vie, cette première année, fut aussi la première de ma nouvelle vie.

Ma nouvelle vie en tant que mère, les doutes, les joies immenses, l’amour si différent de tout autre.

Ma nouvelle vie en tant que femme, dans ce que j’ai pu apprendre de moi et de ceux qui m’entoure, découvrir ma force, mon envie de me sentir vivante, vraiment vivante, ma capacité de lutter et de me relever.

Ma nouvelle vie en tant qu’être humain, dans ce que je peux ressentir et qui touche parfois à l’universel, dans ce qui me fait sentir comme faisant partie d’un tout.

Oui cette première année, TA première année, fut le début de ce formidable cheminement, ensemble. Pour cette première année, c’est toi, mon fils, qui m’a fait cet incroyable cadeau de me découvrir, de me révéler, de me faire comprendre que malgré mes doutes, malgré mes interrogations sans fin sur le sens de la vie, sur le monde, le but de ma présence ici serait peut-être toi…Toi et tes petites manies, toi et tes grands rires, toi et la confiance incroyable que tu me portes, toi qui remplit ma vie de toutes ces petits bonheurs, qui je le sais désormais, ont ce goût délicieux d’éternité volée.

Pour parler de cette année mon fils, je parle de moi. Car tu fais partie de moi, comme je fais partie de toi. Je l’accepte, au plus profond de moi, j’accepte cet amour, cette réciprocité, sans me poser de question, sans douter une seconde. Et cela fait tellement de bien.

Il y a un an,nous avons commencé un album photo. Il reste une page vierge à la fin, et je souhaitais trouver les mots justes à te laisser, pour quand tu seras  grand. Les mots pour te faire comprendre mon attachement. Les mots pour te faire comprendre à quel point je me suis battue. Les mots pour te dire que je te prends comme tu es, que tu es parfait pour moi…Je ne sais pas comment formuler ceci, autrement que par des « je t’aime », mais cela ne reflète pas la complexité de ce lien qui m’unit à toi, un bout de ma chair, un bout de mon coeur, un bout de mon âme….

Ton arrivée fût pleine de douleurs, pour moi, pour toi…Je ne peux repenser à ce jour sans repenser à tout cela. Et quand je te regarde, j’ai les larmes aux yeux parfois, en repensant à ce qu’on nous a volé. Mais si c’était à refaire, sachant ce que je sais, je referais de même. Car quel cadeau incroyable que l’on t’ai donné à moi ! Comme je suis fière ! Comme je suis heureuse ! Enceinte, je croyais que tu te ferais une petite place dans mon coeur. Et en réalité, grâce à toi, il a doublé de volume, tu m’a permis de prendre conscience que l’amour s’ajoute, s’additionne, et ne se fractionne pas.

Un an passé, le temps d’ouvrir mon coeur, le temps de se faire de la place, le temps de s’apprendre, le temps de cheminer tranquillement vers le bonheur, à peine le temps d’un battement de coeur….

Joyeux premier anniversaire mon fils, 

des bisous de bonheur par millier,

des câlins à foison,

un vent d’amour pour souffler ta bougie.

Une maman qui toujours t’aimera…

Quelques notes

\ »Francis\ » par Coeur de Pirate

Bien sur que je ne sais pas…

J’aurais envie de croire que peut être…

Mais la réalité me tire à elle sans se soucier des maux de mon coeur.

C’est la longue valse des hésitations, des « si j’avais su », des notes qui s’égrènent,

jouant la petite musique qui s’échappe parfois de mon rêve.

Et mon amour se fait si léger,

comme un nuage de chaleur au milieu du froid.

Douce et tendre accalmie des corps qui se retrouvent,

des mains qui se manquent,

des regards qui se croisent et jamais ne s’arrêtent…

Bien sur que je ne sais pas.

Et  j’aurais envie de croire que peut être…

Mais au matin le rêve s’est enfui à tire d’ailes,

ne me reste qu’une  petite faille au fond de l’âme.

Oh, pas grand chose c’est vrai.

Pas de quoi tout abandonner,

pas de quoi cesser de vivre.

Juste une petite faille,

ma cicatrice mal refermée

d’où s’échappent des souvenirs redessinés.

Et des impressions.

Et des fantasmes.

Et des illusions.

Et des petits bonheurs.

Bien sur que je ne sais pas…

Et j’aurais voulu croire que peut être..

Un petit rien vaut mieux qu’un grand tout,

et tous les jours, j’essaie,

de me convaincre que la vie est ainsi faite

et qu’il ne faut pas laisser de place aux regrets…

Mais vois-tu dans le fond de mon âme,

il y a cette petite mélodie,

ces petites notes qui tombent en gouttes de couleur

pour remplir les blancs de l’histoire.

Je ne sais pas qui tient le pinceau de mes sentiments,

mais il est des choses qu’il n’a pas le droit d’avouer,

pas le droit de peindre.

Je ne laisse pas le hasard décider du dialogue à écrire,

ni du récit qui suivra.

J’ai déjà fait mon choix, bon ou mauvais…

Et bien sur, je ne sais pas vraiment…

Et j’aimerais tant croire que peut être…

Mais je sais, je sais déjà…

Ce que jamais je ne dirais,

jamais n’écrirais,

jamais ne dessinerais,

mais pourtant,

ce que j’attendrais toujours.

Je laisse juste quelques petites notes, légères,

parler pour moi, chanter pour mon coeur,

quelques petites notes qui tombent en gouttes de couleurs…

Quelques petites notes comme autant de mots que je ne te dirais pas.

Aux Quatre Vents

Les douleurs s’abattent sur moi comme des vagues,

lames de fond qui m’entraînent parfois

vers des abysses d’incertitude.

 

Elles me laissent, pantelante, seule

sur le rivage du doute,

sur la terre déjà humide de pleurs par trop versés.

 

Le vent glacé me fige en une posture enfantine,

rassurante carapace de mon corps

qui subit les coups qui pleuvent.

 

Oui ainsi, dans mon abri de fortune,

barrage de mes bras, barrière de mes mains,

paupières closes contre les embruns,

je me sentirais presque bien,

presque à l’abri de la tourmente, de la tempête qui couve.

Un peu comme le feu sous la glace,

le soleil sous la pluie…

J’ai besoin de laisser rouler le tonnerre autour de moi,

de l’entendre résonner en moi,

j’ai besoin de le sentir vibrer, m’arracher à ma torpeur.

J’ai besoin des gifles d’eau violentes,

du sable qui griffe ma peau,

du vent qui tire mes cheveux

pour relever la tête, pour relever la tête et peut-être…

 

Ma carapace prend l’eau de tous côtés,

ça pique, ça fait mal, et je m’accroche à ce qui reste de mon corps

pour couvrir mon coeur,

pour recouvrir mon âme,

avant de les voir emportés au loin,

trop loin,et risquer de les perdre de vue.

 

Quand la souffrance se fait trop intense,

mon corps peut supporter les bleus et les coups.

Quand je chancelle, que je perds l’équilibre,

je me recroqueville,

pour laisser moins de prises aux vents contraires.

 

Mais quand même mon corps me trahit,

que ma carapace se fendille et prend l’eau comme un vieux navire échoué,

j’aimerais tant, que d’autres bras me serre,

que d’autres mains me retienne,

que d’autres yeux me regarde,

et blottir mon corps trop meurtri

contre un corps plus aguerri, plus tendre

et laisser enfin claquer mon âme aux Quatre Vents.

 

Je danse

Sur la pointe des pieds, je danse.

En douceur, avec grâce, je danse.

En secret, seule, dans la nuit pleine d’étoiles, je danse.

Près de toi, mais pas pour toi, je danse.

Tournent, tournent les mots dans le fond de mon coeur,

valsent, valsent, grisants, rêveurs.

Délicieux goût d’espoir, de bonheur simple,

rêve éveillée de jeune fille en fleur.

Si près de toi, mais pas pour toi, je danse.

Sur la pointe des pieds, discrète, légère, je danse.

Le sourire aux lèvres, les papillons au coeur, je danse.

Et peu m’importe alors l’utopie,

et la saveur douce-amère du rêve évanoui,

je danse, je danse, à ne plus savoir où je suis,

je danse, je danse, à ne plus savoir qui je suis.

Tournent, tournent, dans mon coeur alangui…

Je danse, je danse, seule et heureuse,

et sous mes paupières closes vit celui que je serre,

près de toi, si près de toi, mais plus pour toi,

Je danse…

Sur le bout de la langue

Je l’ai sur le bout de la langue, cette douce mélopée, fredonnée, murmurée…

Je l’ai sur le bout de la langue, cette saveur exquise des mots qui roulent, des mots qui chantent…

Je l’ai sur le bout de la langue, le goût de cette banalité, de cette simplicité…

Je l’ai sur le bout de la langue, ce mot que je tais.

Je l’ai sur le bout de la langue, mon coeur qui voudrait s’échapper…

Je l’ai sur le bout de la langue, mon envie d’évasion inavouée.

Je l’ai sur le bout de la langue, ce goût délicat de thé parfumé.

Je l’ai sur le bout de la langue, et pourtant je me tais.

Je l’ai sur le bout de la langue, et tu ne le sauras jamais.

Je me suis mordue bien fort, et dans un soubresaut, j’ai ravalé tous mes mots…

Parce que le rêve, parfois, se goûte, mais ne se déguste pas. Il laisse un arrière-goût, amer, quand je me mord la langue, léger, quand dans un rayon de soleil, je le laisse me posséder, rouler dans ma bouche, caresser mon palais, presque franchir mes lèvres…

Les mots perdus

Les lettres s’entassent sur un coin de mon bureau…
Enveloppes ouvertes à la hâte,
frébilité de la découverte,
avidité de la lecture
de ces mots que tu m’envoyais souvent.
 
Des mots pleins de conseils,
de sagesse et d’amitié.
A chaque message reçu, un sourire en coin,
une larme qui coule, discrète,
et un immense réconfort…
 
La lecture se nourrit de ce silence qui permet de lire entre les lignes.
Mais quand le silence se traine, s’éternise,
se fait si présent qu’il en devient assourdissant,
que faire des lettres que je ne reçois plus,
perdues en chemin ?
Envolées peut être, prises par un vent lointain …
Trempées jusqu’à la grammaire,
 par cette eau du ciel qui nous séparent.
 
J’ai cherché, du bout de ma plume,
les mots pour te toucher, les mots pour te dire,
mais mes doigts, gourds, les ont effacés.
J’ai cherché un destinataire,
à qui jeter cette bouteille à la mer…
Sur l’encre encore humide de pleurs,
j’ai jeté du sable pour boire cette eau de sel.
 
A la cire, j’ai cacheté,
ce message qui ne dit rien de mes secrets,
rien du sourire de façade que je t’ai envoyé.
Pour ne pas que tu saches,
le goût de mes regrets.
D’une main tremblante,
je t’ai félicité
et gardé pour moi
mon coeur en émoi.
 
Le coeur en déroute ne se dit pas
dans les courriers perdus d’avance.
Je le dis dans les poèmes que tu ne liras jamais.
Les mots se bousulent,
et solitaire dans un coin,
je file les métaphores.
J’attends le retour
d’un courrier marin
qui sentirait l’iode et les embruns,
les souvenirs et les envies,
les aveux et les promesses.
 
Mais les bateaux en papier, bien souvent,
n’arrivent jamais…
Et avec eux s’échouent les rêves qui nous hantent,
avec eux, il se brisent contre la réalité…
Deux mondes trop différents
trop vastes pour s’y retrouver…
 
Et si je le pouvais,
le vent te sifflerait mes chants,
et te porterais mes paroles,
l’histoire d’un poisson qui caracole
sur le souffle léger de quelques mots volés…
 
 
 

Ceux que l’on perd

Ce que l’on perd
ne saute pas toujours aux yeux…
Sous mes airs de guerrière,
couvaient d’autres feux.
Ceux que l’on perd
s’estompent au fil du temps,
me laissant en guerre
contre mes sentiments.
Ce que l’on perd ne se voit pas toujours,
surtout quand on parle d’amour.
Ceux que l’on perd s’envolent parfois
vers d’autres lieux, d’autres gens, que l’on ne connait pas.
Ce que l’on perd ne se résume pas,
il laisse derrière soi comme un fragile émoi.
Ceux que l’on perd emportent les coeurs sans défense
de ceux toujours en partance.
Ceux que l’on perd ne se retrouve plus
tout change et l’on se perd de vue.
Ceux que l’on perd laisse derrière eux
ce parfum d’inachevé,
de ce qui aurait pu être
et ne fut jamais.
Ceux que l’on perd
ne se soucie plus guère
des remords et regrets
qu’on a jamais formulé.
Ceux que l’on perd
hantent un coin de notre esprit
et traversent nos nuits
en passager solitaire.
Et ce qu’on aurait du faire,
ce qu’on aurait du dire,
s’échoue, sur les rives du souvenir.
Ce que l’on perd de ces amours non dites,
laisse sur nos âmes
l’incertitude infinie,
les lancinants regrets
de ce qui aurait pu être
et ne fut jamais…

Boudicca

Une lune d’opale
nimbe ta peau de guerrière
de reflets métalliques.
Tes cheveux de flamme,
dansent, telles des feuilles vagabondes,
dans le vent froid de novembre.
L’automne s’accroche à ta chevelure,
rallumant ci et là,
des feux que l’on croyait éteints.
Une lune d’eau
a laissé dan tes yeux
la couleur d’un ciel d’orage.
Le cuivre de ta peau,
rapelle les étincelles
qui jaillissent de ta forge.
Tu es, femme et forte,
mère et amante,
rêveuse et guerrière,
nuit et jour,
automne et hiver,
lune et soleil.
Déesse perdue descendue sur la terre,
des sortilèges au bout des doigts
et des embruns plein le coeur.
Tu es, fille de l’eau et de la lune,
mélange de bleu et de blanc,
de terre et de ciel.
en toi se mèlent tant et tant
d’attentes et d’espoirs,
de désirs et de plaisir,
sur toi reposent tant de rêves….
Une lune d’opale,
nimbe tes cheveux de lumière
d’une couronne de feu.
Femme, ainsi tu fûs faite,
en femme, ainsi, tu mourras.
Boudicca, Celle qui apporte la Victoire.
Pour moi, toujours vibrante de rébellion et de courage.
Boudicca, la femme qui se cache en toi,
c’est celle là que je choisis de suivre….
Pour en savoir un petit peu plus sur la Boudicca, version « officielle » http://fr.wikipedia.org/wiki/Boadicée
Pour en savoir plus sur Boudicca, la femme, version romancée mélée à une grande justesse historique, je vous conseille le cycle dla Reine Celte » de Manda Scott, dont j’ai déjà fait mention ici.e « 
Pour le coté romanesque, d’autres livres traitent du même sujet : « Les seigneurs de la lande » de Pauline Gedge. (titre original : The eagle and the raven)
On trouvera aussi des textes latins, retraçant plus ou moins la vérité, les historiens latins étant relativement peu fiables en ce qui concernait la description de leurs adversaires….Mais qui admettent tout de même l’existence de femmes guerrières…C’est un début !
BONNE LECTURE !!!!!!!!!!!!!

petit Champignon

Un jour envie de bébé,

je savais pas trop où chercher !

Je suis partie dans les bois,

pour trouver un p’tit gars…

Et là, dans la forêt,

sur le bord du chemin,

un petit champignon,

au petit nez tout rond,

me regarder passer par là…

« Ho qu’il est mignon,

celui là me plait bien… »

Je t’ai mis dans ma sacoche,

de la terre plein les poches,

pour te rap’ller d’où tu viens…

Je t’ai ramené à la maison,

un tout petit champignon

qu’il fallait caliner,

qui logeait dans mes bras,

pas plus grand que ça…

Ton papa m’a dit,

que va t’on faire de lui ?

Mais on a craqué pour toi

et j’t’ai gardé près de moi !

C’est toi qui m’a fait un ventre rond

comme un ballon,

avec ta bouille de champignon…

C’est toi qui m’a fait grandir,

avec la chaleur de ton sourire,

c’est toi qui me fait pleurer de joie,

quand tu t’endors au creux de mes bras….

Moi j’ai trouvé mon bébé

dans les sous-bois d’une forêt …

A l’époque je savais pas

Qu’ les choux poussaient dans le potager…

Alors j’me suis perdue en forêt…

et j’ai trouvé là,

un p’tit champignon

au nez tout rond,

que les fées avaient laissé là

rien que pour moi…

Et parfois quand je t’regarde,

j’te trouve des airs de farfadet…

Tes yeux sont d’écorce séchée,

et quand tu souris,

y’a des p’tites lumières dans tes yeux,

surement d’ la poussière de fée…

Dans ton coeur, y’a des légendes

que l’on ne connaitra jamais,

et ton parfum de terre de pluie

me ravie.

Moi j’ai trouvé mon bébé

dans les sous-bois d’une forêt …

A l’époque je savais pas

Qu’ les choux poussaient dans le potager…

Alors j’ai choisi un champignon,

Pour l’élever.

Alors j’ai choisi un champignon,

Pour l’aimer…

Mais au fond je sais,

Que c’est lui qui m’a trouvée,

Y a des forêts par centaine,

Mais c’est au pied de mon chêne

Qu’il a poussé.

Au fond je sais

que c’est lui qui m’a choisi

en se plaçant sur mon ch’min,

l’air de rien…

Alors j’t’ai mis dans ma sacoche

De la  terre plein les poches,

Et on en a fait du ch’min !

Pas sans anicroches,

Pas sans douleur,

Pas sans rien…

Mais moi je m’en fous,

Et j’ remercie

La fée qui t’a fait naitre dans ma vie.

Pour mon petit Thomas,

petit homme,

petit chat,

champignon qui a grandit

dans mon ventre

bien à l’abri…

Maman.

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